Appareil circulatoire de la carpe

Structure de la ligne latérale chez la carpe

La localisation des carpes

La localisation des poissons est l'une des étapes clés de la pêche de la carpe. En effet même le meilleur amorçage du monde sera improductif s'il est effectué trop loin d'une zone de tenue ou d'un itinéraire emprunté par les gros cyprins. Il est donc primordial avant de commencer à pêcher de bien observer l'eau pour essayer de déceler les repaires des carpes et leurs déplacements.
Les 3 activités principales de la vie d'une carpe sont le repos, l'alimentation, et, uniquement à une certaine période de l'année, la reproduction. Tout naturellement, nous allons donc distinguer 3 types de zones où nous allons trouver des carpes : zones de repos, zones d'alimentation et zones de reproduction. A différents moments de la journée et de l'année, les carpes vont se déplacer entre ces différentes zones, déplacements qui vont pouvoir être observés grâce aux sauts et marsouinages dont ils sont jalonnés.


Les zones de repos :

Pour se reposer les carpes aiment se sentir en sécurité. Elles choisissent donc en général des secteurs calmes, encombrés et profonds. Même si la concentration de carpes est très importante dans les zones de repos, ce n'est pas là qu'elles sont le plus facile à prendre. En effet, elles ne sont pas en phase de recherche alimentaire et leur activité est faible. On pourra toujours décider quelques poissons en leur présentant l'appât "sous le nez " et en amorçant peu mais précisément, mais les départs sont ici en général assez espacés car la prise d'une carpe effraie le reste du banc. Il vaudra donc mieux pêcher juste à côté de cette zone en essayant d'en faire sortir les poissons par le biais de l'amorçage et en interceptant les poissons qui commencent à se déplacer pour partir en quête de nourriture. Ainsi lorsque l'on pêche une fosse, il vaut mieux installer les lignes sur la pente des abords de la fosse qu'à l'intérieur de la fosse elle-même.


Les zones d'alimentation :

Les carpes sont des poissons omnivores, elles tirent partie de toutes les sources de nourritures présentes dans leur milieu aussi bien végétales (jeunes pousses de plantes aquatiques, baies et graines tombées dans l'eau ) qu'animales (larves diverses, vers, écrevisses, moules, escargots, gammares, daphnies, petits poissons… ). Les zones d'alimentation vont donc correspondre aux secteurs riches en nourriture : herbiers sur les hauts-fonds riches en larves et petites proies, rochers où vivent moules et écrevisses, arbres surplombant les berges apportant fruits et insectes, arrivée d'un cours d'eau apportant de la nourriture véhiculée par le courant, en particulier après les orages, fosses où vont s'accumuler des débris alimentaires, nénuphars dont les feuilles hébergent escargots et larves…
Toutes ces zones vont être très favorables à la pêche car ici les carpes vont être en pleine activité alimentaire, donc très mordeurs. Le problème réside ici dans le fait que les poissons ne vont pas rester longtemps sur le poste, les bancs de carpes sont habitués à le visiter qu'à certaines périodes bien précises. Il va donc falloir attendre que les carpes arrivent sur le coup puis essayer de les fixer grâce à l'amorçage. Après chaque départ, il faut faire un rappel, si possible pendant le combat, cela évite la fuite des poissons et permet de diminuer l'attente entre les touches.


Les zones de reproduction :

Lorsque l'eau atteint une vingtaine de degrés les bancs de carpes se rassemblent dans les zones peu profondes et riches en herbiers pour se préparer à frayer. Les carpes ont alors besoin de beaucoup s'alimenter. On peut donc réaliser de bonnes pêches dans les jours précédant le frai. Ensuite, les carpes sont bien trop occupées pour s'alimenter et il vaut mieux les laisser accomplir sereinement leur devoir de reproduction. Par contre, une fois la ponte terminée, elles seront atteintes de véritable boulimie pour reprendre des forces. C'est un moment très favorable pour la pêche, les carpes répondant bien à l'amorçage. Attention cependant de manipuler les poissons capturés avec beaucoup de précautions car ils sont à cette période de l'année très maigres et très fragiles et donc très vulnérables aux maladies.
La localisation des poissons n'est donc pas très difficile si l'on prend soigneusement le temps d'observer l'eau avant de pêcher. Ce temps de lecture de l'eau est loin d'être du temps perdu et seul le pêcheur qui essaye de comprendre le fonctionnement de l'écosystème présent devant ses yeux obtiendra des résultats réguliers et gratifiants.